L’interconnexion des circulations sanguines au travers du placenta rend possible la transmission d’anticorps (Ac) maternels au fœtus dont il faut tenir compte pour délivrer un concentré érythrocytaire (CE) au nouveau-né (NN). Au CHU de Lille, 90 % des demandes d’analyse et 55 % des prescriptions de produits sanguins transmises à l’EFS pour un NN sont dépourvues de l’identité de la mère. La délivrance de CE sans contrôle du dossier maternel engendre cependant un risque d’accident d’incompatibilité potentiellement mortel pour l’enfant. En 2018, un CE potentiellement incompatible a été délivré en urgence vitale à un NN dont l’identité de la mère n’avait pas été transmise malgré un antécédent d’immunisation anti-MNS3. En 2019, un CE potentiellement incompatible de groupe B a été délivré à un NN sans contrôle du groupe maternel. Le contrôle pré transfusionnel, réalisé sans recours au dossier informatisé muni d’une alarme qui aurait pu la détecter, n’a pas permis de bloquer l’erreur. En 2017 et 2018, 27 CE ont été délivrés en urgence vitale immédiate à partir du dépôt d’urgence de la maternité pour 23 NN (9 filles, 14 garçons). Le choix a toujours porté sur des CE de groupe O RHD négatif et parait peu tenir compte des données maternelles. Un retour d’expérience a été organisé avec les soignants afin de définir des axes d’amélioration qui seront présentés (information, adaptation des outils informatiques…). Transmettre les résultats d’analyses immuno-hématologiques maternels au site de délivrance et à la maternité, de même que communiquer l’identité maternelle sur les prescriptions de CE sont d’une importance primordiale pour sécuriser la transfusion d’un NN.